Emeric de Monteynard Translations
Empreindre
Prends Du temps
– Ce qu’il te faut
Mais n’oublie pas D’amarrer du rire
Sous le ventre des terres
D’empreindre Du vent
– Pas de mots surtout pas de mots
Il te faudra bien trouver De quoi rebâtir
Quand la lutte elle
Aura Cessé. |
(empreindre) (Jean-François Sené) Take Time
– All that you need
But don’t forget To moor some laughter
Under the belly of the lands
To impress Some wind
– No words no words by any means
You will need to find Something to rebuild with
When the fight It
Has Ended. |
combien de seins
Combien de seins Faut-il encore Effleurer
– Pour en ravir les secrets
Combien de printemps faut-il Qu’on démêle
Effeuille Ou déboutonne
Sous ces robes De fées –
De fêtes Et de rondeurs Combien Pour brûler
Sentir La crue
Combien Pour S’aveugler
Où fanent et se font les étoiles ? |
(combien de sein) (Laura Balladur)
How many breasts Must still be Lightly touched
--To plunder their secrets
How many Springs must be Untangled
Thinned out Or unbuttoned
Beneath those Dresses of sprites --
Of feasts And curves
How many To burn
To feel The flood
How many To Blind oneself
Where stars fade and are made? |
Laisse aller ta lumière
Les choses ont-elles besoin D’être aussi Seules Pour peser ?
Nous Pour donner ?
Laisse aller le temps Où il doit
L’attente a ses versants Mais l’espace est pour lui
Tu n’as
Ni à vaincre Ni même à franchir
À tomber Simplement
Comme tombent les anges
Laisse aller ta lumière Où elle doit
Dis-la
Elle seule Suffit
Suffira. |
(Laisse aller ta lumière) (Laura Balladur)
Must things be so Alone To weigh ?
Us To give ?
Let time go Where it must
Wait has its other side But space is for time itself
You have
Neither to conquer Nor even cross over
Fall Simply
As angels fall
Let your light go Where it must
Tell it
Light itself Suffices
Will be sufficient |
Aimer, le dire (part II)
Aimer, c’est l’incise Où s’invente En nos corps, une vie. Aimer c’est la peur Que d’un mot l’on décale
Pour ne pas Laisser
L'indifférence ôter Briser tous nos rêves.
Aimer c'est entrer
De plain-pied Dans un fait de lenteurs
De silences Et de choix
Solitaire.
Aimer C'est debout
Réclamer plus de temps
Formuler des espaces
Et trembler Sans savoir.
Et c'est là dans un corps
Enfouir un silence
Y voir Un secret
À portée la douleur.
C'est l'éveil aux touchers
Aux goûters Aux senteurs.
C'est brûler Des deux mains
Et brûler D'espérance
C'est se faire un chemin
Ivre vif Et présent.
C’est céder à ses sens
Regarder Devenir
Le corps alors
Incandescent.
C'est être et se perdre
Et n'attendre En secours
Qu'une main.
Une main Seule.
Et rien d'autre.
C’est ouvrir Elargir
C'est se taire
Et surtout Ne pas dire.
Une grâce.
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(aimer, le dire – 2e partie)
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Ça existe
Ça existe
Qu'on rêve À brûler
Soliloque Un moment
Qu'on opine
Et se rende ainsi Complice
Du remous Des lumières
* Ça existe
Qu'on s'étonne À l’écoute d'un mort
Qui nous dit qu'il est mort
Qu'on s'imbrique Et nu
Rie
Du vent qui façonne
* Ça existe
Qu'incandescents Des non-dits
Balisent En nous L'attente d'un dieu
Qu'on gravite Et use des voies
Peut-être pour rien
Qu'on prie Sans penser
Et qu'on s'attache À tort
À compter les dehors
*
Ça existe Qu'un son nous assaille
Et qu'on puisse Y être Pour quelque chose
Qu'on aime En silence
Et que cela urge Et empire
À chacun des instants
Qu'un jour entier Passe
En nous
Sans nous voir
Et qu'on puisse être Incapable
De même en parler
* Ça existe
Qu'un verbe ne sache Ou ne puisse nous contenter
Et que placide On scintille
Pour d'autres Qui cherchent
Encore un messie
* Ça existe ça
Ça existe.
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(ça existe)
(Jean-François Sené)
There’s something as Dreaming To the point of burning
A soliloquy A moment
Something as nodding assent And thus becoming The accomplices
Of the backwash And the lights
There’s something as
Wondering When hearing a dead man
Telling us he is dead
Something as getting involved Naked
And laughing
At the shaping wind
There’s something as
Incandescent Unsaid
Marking out Within us The coming of a god
Something as Gravitating And following ways
Maybe for nothing
Something as Praying Without thinking
And endeavouring Mistakenly To count the externals
Something as A sound assailing us
And making us feel That we may Be here For something
Something as loving In silence And it gets urgent And worsens
Each moment
Something as A whole day Passing In us
Without seeing us
There’s something as
Incandescent Unsaid
Marking out Within us The coming of a god
Something as Gravitating And following ways
Maybe for nothing
Something as Praying Without thinking
And endeavouring Mistakenly To count the externals
Something as A sound assailing us
And making us feel That we may Be here For something
Something as loving In silence And it gets urgent And worsens
Each moment
Something as A whole day Passing In us
Without seeing us
Something as Being unable
Even of speaking about it Something as
A Verb ignoring how Or being unable to please us
And placidly We scintillate
For some other Verbs Still waiting
For a Messiah
There’s something as that
Something as… |
ceux qui se dressent
Seuls ceux qui se dressent
Traînent de l’ombre À leurs pieds
Mais ils Regardent
Et voient l’affamé
Qui veut moins de pain Que d’être vu – Désiré
Simplement regardé Seuls ceux qui vieillissent Avancent
Et Peuvent Un peu
La lumière. |
(ceux qui se dressent) (Laura Balladur)
Only those rising up
Drag shadows At their feet
But they Look
And see him, famished
Who rather than have bread Wants to be seen – Desired
Simply watched
Only those aging Move on
And Can Slightly
Be part of Light. |
si un jour
Si un jour Tu t’affaisses ou,
Qu’un court instant, tu renonces
Et que ta main touche le sol
Et qu’il se fasse Ou te semble Étau
Dressé de murs et De murailles
Caresse-le pourtant Parle-lui
Qui sait ?
La lumière n’est, ne naît Que là où tes pas te portent
Et tomber C’est apprendre… à voler
À renaître Parfois
À rêver
À rêver L’unité
Jusqu’à l’ivresse – La syncope |
(si un jour)
(Laura Balladur)
If one day You collapse or,
For a brief moment, you give up
And your hand touches the ground
Which becomes Or seems to you A grip
Drawn up with walls Tall and small
Caress it nevertheless Speak to it
Who knows ?
Light is, is born Only where your steps carry you
Falling Is learning… to fly
To be reborn Sometimes
To dream
To dream Unity
Into drunkeness – Black out. |